Grâce au parfum, proche du Cuir de Russie, que donnait au cuir le tannage au Redon, la Basane a vite gagné une forte popularité ! Autrefois fabriquée sur des « peaux pays » de qualité, elle a notamment équipé les armées royales d’Henry IV : les cavaliers portaient alors « Basane sur pantalon ». Le cuir basane a également longtemps servi à la confection des tabliers de forgerons, maréchaux ferrants, savetiers, sapeurs… et autres artisans.

Depuis le milieu du XIXème siècle en revanche, suite à de nombreux revers économiques, le Basanier a surtout utilisé comme matière première le « cuirot de Mazamet », un sous produit du « délainage à l’échauffe » : séparation de la laine et de la peau obtenue après un séjour des peaux brutes dans les grottes de Mazamet, où se développe une bactérie particulière qui mange la racine de la laine et facilite l’épilage… mais abîme l’épiderme ! D’où un cuir de qualité moyenne, essentiellement utilisé dans la fabrication des doublures de chaussures. Ce développement explique d’ailleurs l’implantation géographique de l’industrie de la mégisserie dans des régions historiques d’élevage ovin.

Aujourd’hui enfin, les vertus d’innocuité et d’anallergie de la Basane poussent mégissiers et professionnels du Cuir à rendre à ce matériau ses lettres de noblesse : la R&D mobilisée autour de la Basane permet ainsi de développer des articles de maroquinerie de luxe à partir des cuirs de premier choix issus du tannage végétal.